Loïc Savioz - Enseignant à l'école enfantine
Le parcours de Loïc Savioz n’est pas linéaire, en effet l’enseignement n’était pas son premier choix. Après 3 ans d’études au Collège de l’Abbaye de St-Maurice, il réoriente ces études et choisit de faire une maturité professionnelle commerce (depuis renommée MPE) à Monthey. « Je me suis rendu compte que ce n’était pas une orientation qui m’intéressait pour mon parcours plus tard . » Ses 3 années passées à St-Maurice lui permettent d’obtenir cette maturité en deux ans au lieu de trois.
Après une année passée en tant qu’employé de la commune de Collombey-Muraz, Loïc décide de poursuivre ses études dans l’enseignement : « Je me suis rendu compte que d’être face à un ordinateur, c’était parfois éprouvant pour moi. J’avais besoin d’un nouveau défi professionnel qui était plus axé sur les gens, donc orienté vers tous les métiers du social ou de la santé. J’aurais pu choisir éducateur, soignant, infirmier, mais j’ai décidé de m’orienter vers l’enseignement. Je pense que ce choix est dû en partie parce que j’ai vécu ce qu’on peut appeler une scolarité heureuse, avec des enseignants de qualité qui étaient très passionnés par leur métier. … Je me suis donc inscrit aux examens d’entrée. J’ai réussi mes examens et puis en 2009, je suis devenu enseignant. Ça fait maintenant 15 ans que j’enseigne. ».
Quand vient la question de l’apriori genré du métier, particulièrement pour l’enseignement au plus petits, Loïc nous donne sa vision sur la question : « La totalité de mes collègues sont des femmes. Ce n’est donc pour moi pas un stéréotype. ... Cela s’explique peut-être par le fait que le métier ait un côté maternel, plus lié à la mère, à la femme. C’est un élément où j’étais sûrement moins à l’aise que mes collègues, mais qui, après 15 ans d’expérience professionnelle, m’incommode moins. ». Il comprend que cela puisse décourager une partie des personnes intéressées par le monde de l’enseignement de s’orienter vers les plus petits degrés, mais c’est quelque chose qui ne l’a jamais dérangé. « L’âge des enfants peut bloquer. Et aussi le fait de travailler dans des milieux qui sont essentiellement féminins. Peut-être qu’on se retrouve moins, qu’on a moins d’affinités avec des collègues ; ça peut arriver. Moi, je le sens moins. »
En effet, Loïc a fait le choix d’enseigner aux plus petits pour d’autres raisons : « J’avais du mal avec la pression des notes et des devoirs mises sur les enfants. … C’est vrai que parfois, j'aimerais pouvoir parler de sujets plus variés et plus poussés avec mes élèves ; mais c’est aussi passionnant de les voir grandir, de les voir découvrir, de les voir dépasser leurs limites .». Il pense même que le fait d’être un homme puisse être un plus dans certains cas : « Une problématique liée aux divorces existe dans les écoles, qui fait que les enfants ont besoin de figures masculines plus tôt. ».
En portant un regard plus réfléchi sur son parcours professionnel, Loïc nous donne un conseil pour les jeunes qui s’interrogent sur leur parcours professionnel : « C’est dans la pratique que l’on se rend compte si c’est quelque chose qui nous plaît ou pas. J’ai eu la chance d’obtenir un premier diplôme qui m’a apporté une certaine sécurité et qui m’a permis de découvrir quels aspects du métier me plaisaient, et qui m’ont permis de faire le choix de l’enseignement par après. ».